In the long run, we are all the Grateful Dead

Ce matin, Versac était sur France Culture, pour parler de la loi HADOPI, issue de l’accord Olivennes. Inutile de préciser qui, dans ce débat, est la voix de la raison; c’est un sujet abondamment abordé sur ce blog (et là aussi). Lorsque vous verrez défendre l’argument de “la mort des artistes” – qui sert surtout à justifier toutes les atteintes aux libertés individuelles pour défendre les intérêts corporatistes d’entreprises devenues purement parasitaires – vous pourrez aller lire cela. Et n’oubliez pas : in the long run, we are all the Grateful Dead.

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Alexandre Delaigue

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16 Commentaires

  1. Franchement, je trouve que Versac et vous-même (et pas mal d’autres) avez une position extrême en la matière. Ce qui nuit aux majors n’est pas nécessairement bon pour les artistes ou le public.

    Qualifier les majors de "purement" parasitaire est une exagération grossière. Dans la chaîne de valeur, elles apportent la sélection, production, duplication, distribution et marketing. Le fait que duplication et distribution soient révolutionnés / rendus obsolètes par Internet ne réduit pas à néant la valeur apportée dans les autres domaines. Il est patent que les majors abusent d’une position dominante pour booster leurs marges. Pour autant, nier purement et simplement toute contribution de leur part est excessif.

    Tous les articles "visionnaires" sur les nouveaux business models fondés sur le contenu gratuit sont très mignons, ils me rappellent les mêmes il y a 10 ans sur les logiciels open source. Ce que ni les uns ni les autres ne réalisent, c’est qu’en décrétant nulle la valeur intrinsèque de la création, on affaiblit le créateur.

    Comment va-t-il gagner sa vie nous dit on?

    Il va vendre des T-shirts et des mugs. Bien. Qu’est ce qui empêchera le premier Chinois venu d’imprimer le logo de l’artiste sur des T-shirts et des mugs et les vendre sans rien rétrocéder? Le copyright sur la musique est une invention du diable mais s’il couvre des logos il devient bienveillant?

    Il va écrire des livres. Bien. Et s’il n’a rien d’intéressant à raconter? Si le truc qu’il sait et aime faire, c’est écrire de la musique, pas des romans?

    Il va faire des concerts. Bien. Mais il y a mions de salles de concert que de places dans les bacs. La concurrence est plus forte et le résultat est un classique "winner takes it all". Madonna peut changer de business model et se focaliser sur les concerts. Elle est capable de remplir le Stade de France avec des places à 250€. Mais les autres?

    Dans le modèle existant, l’artiste peut vivre en se concentrant sur ce qu’il sait et aime faire, écrire de la musique. Le prix est élevé, sans doute trop élevé, il faut céder la plus grande partie des droits d’exploitation. Mais c’est viable.

    Dans le nouveau modèle, en plus d’être un bon musicien, il faut être un bon vendeur de T-shirts, ou un bon écrivain, ou un bon organisateur de tournées, ou un bon marketeur… Ou alors, il faut s’adjoindre le service de gens qui savent faire ça. Mais qui va les payer? Qui va porter le risque?

    On a vu le même phénomène avec l’open source. Avec une différence majeure : c’est le créateur, pas l’utilisateur qui choisit de distribuer l’oeuvre gratuitement ou non. Dans le monde open source, les bons développeurs qui ne sont que bons développeurs ne sont pas gagnants. Il y a deux catégories de gagnants : les gourous (aka star du self-marketing) et les consultants (Red Hat, IBM…)

    Réponse de Alexandre Delaigue
    La question du modèle économique est amplement traitée dans l’article d’E. Dyson mis en lien dans le post, je vous invite à vous y référer. Sinon, vous avez évoqué l’opensource, vous vous exposez à la colère des geeks ;-). Sur le fond néanmoins, je m’étonne que vous présentiez l’alternative comme “le modèle actuel” vs “l’autre” comme s’il était possible que le modèle actuel perdure, en faisant totalement abstraction de ce que les évolutions techniques ont changé la donne : le passage à zéro du coût de transmission et de reproduction de l’information change les choses de façon irrémédiable, et fait qu’il y aura un nouveau modèle économique qui va apparaître, que nous ne pouvons que pressentir. Vous pouvez trouver cela triste ou génial, mais il faudrait prendre ce simple fait en compte. La réponse des maisons de disques – qui sont menacées, pas les artistes – face à cette situation est de faire appel aux pouvoirs publics pour faire à leur place ce qu’elles ne peuvent pas faire; cela n’est pas sans rappeler la pétition des marchands de chandelle contre le soleil, et c’est une appropriation du pouvoir pour favoriser des intérêts privés qui est à la base choquante. Enfin, ne confondez pas valeur et prix : ce qui a un prix nul peut très bien avoir une grande valeur. Si cela a vraiment de la valeur, on trouvera sans difficultés des mécanismes pour que cette valeur soit rémunérée.

  2. @ Liberal: ce que vous dites sur l’open source est assez faux. Deja, RH n’est pas dans le consulting, son metier n’est pas le meme qu’IBM (et leurs raisons de promouvoir l’open source ne sont pas les memes non plus). RH emploie un bon nombre de developeurs de premier plan dans des projets cles (gcc, linux, etc…). L’importance du marketing et cie, c’est pas apparu avec l’open source. Ce qui est vrai, c’est que l’open source a tue le marche du shareware (les mauvais logiciels pas chers).

    Sur le role des majors: la selection et duplication, aucun interet aujourd’hui (je parle de la masse). D’apres P. Jenner, les seules choses que les labels doivent encore faire, c’est le licensing et le financement. D’apres lui, l’avenir du financement se fera par une redevance payee par ceux qui utilisent un ipod/telephone portable/etc… ayant accees au reseau musical. Dans cet interview: http://www.theregister.co.uk/200... il explique entre autre que deja aujourd’hui, savoir qui recoit combien est un probleme dans les majors, qui est resolu (c’est l’argument principal contre la license globale il me semble). On pourra difficilement dire que Jenner a une approche naive et mignone du secteur…

  3. Blablablabla… C’est bien beau de prendre l’opensource en tant qu’exemple mais quand on ne comprend pas ce qu’on explique on s’abstient.

    "On a vu le même phénomène avec l’open source. Avec une différence majeure : c’est le créateur, pas l’utilisateur qui choisit de distribuer l’oeuvre gratuitement ou non."

    Opensource ne veut pas dire gratuit ! On vend très bien du logiciel libre, ça serait bien d’arrêter les amalgames libre/gratuit. Et pour le coup des développeurs pas gagnant, faudra aller en parler à des gens comme Linus Torvalds ou Richard Stallman. Histoire qu’ils aillent vite se reconvertir.

  4. Rien ne force les artistes à signer des contrats avec des industriels parasites : toute répressive qu’elle soit, la loi donne aux artistes qui font le choix d’être indépendants des droits auxquels ils sont libres de renoncer.

    Si, au final, l’industrie du disque crève de ne plus attirer les jeunes talents faute de leur proposer des associations profitables, qui s’en plaindra ?

  5. @Liberal,

    L’évolution technique ne se limite pas à Internet. La production aussi est impacté et le prix des matos pro a énormément baissé. Donc même sur ce segment, il n’y a plus d’apport décisif des majors.

    Il reste les deux bouts de la chaîne : la sélection et le marketing. Si les majors sont indispensables sur ces deux segments, ne vous inquiétez pas, elles arriveront à se rémunérer. Leur inquiétude, c’est que justement elles ne se sentent pas indispensables.

    Comment les artistes vont-ils gagner leur vie ? Et bien, pour l’immense majorité d’entre-eux, rien ne changera : ils continueront de travailler chez Mc-Do. Pour une partie plus faible, rien ne changera non plus. Ils continueront a vendre leur temps de travail a travers la cession de leurs droits commerciaux.

    Pour la très petite minorités des autres, il est possible qu’ils ne comptent plus dans les premières fortunes de la planète. Mais ce n’est pas sûr. Les nouvelles technologies ne réduisent pas la notoriété des chanteurs, la disponibilité accrus des œuvres auraient même plutôt tendance à l’augmenter.

    Et ce qui est un facteur clé de rémunération, c’est cette notoriété. Monnayable directement à travers la publicité, l’événementiel, les produits dérivés et les dédomagements versés en réparation des violations de la vie privée.

  6. David et Flink,
    Stallmann, Torvalds, Behlendorf, Perens etc… sont des gourous. My point exactly. Pour mener et développer un projet OSS d’ampleur, la compétence technique est secondaire par rapport à une forme de leadership très particulière. Si tu ne l’as pas, tu peux être le meilleur développeur du monde, ton projet végètera.

    Alexandre et henriparisien,
    Je ne défends pas les majors, je dis simplement qu’on est en train de jeter le bébé avec l’eau du bain. Oui la réduction à zéro du coût de reproduction change irrémédiablement la donne. Mais elle n’implique pas la négation systématique de la propriété intellectuelle.

    Lisez le papier de Dyson vous-même. Toutes les idées de business model qu’il mentionne reposent sur l’adjonction de services variés (formation, installation, pub, rareté, produits dérivés…) En gros le contenu brut n’est pas vendable en l’état et doit s’intégrer dans une chaîne de valeur. Il n’y a rien de nouveau à cela. Ce qui est nouveau, c’est que le créateur ne peut plus dire à un tiers "ok, je vous file 90% de la valeur finale si vous faites tout ce que je ne sais pas faire mais laissez moi 10%". Ben non, le contenu lui-même ne vaut plus rien, il ne vaut que comme faire-valoir. Au mieux, le créateur devient un salarié, au pire un pigiste. Dans une boîte qui vend "du temps de cerveau disponible", le pouvoir appartient il à la rédaction ou à la régie?

    Et Dyson prévoit d’ailleurs le retour en force du middle man. Et c’est le point fondamental de mon post. En se focalisant sur les majors et en se réjouissant de leurs malheurs, on perd de vue qu’on est en train de se jeter dans les bras d’intermédiaires encore pires.

    Charybde, Scylla, tout ça…

  7. Au risque de sortir du discours théorique, je signale être tombé en arrêt devant une étonnante production : "la vraie vie d’Eve Angeli", qu’il m’a semblé très intéressant de suivre pour étudier calmement les relations réelles entre artiste, technicien, industrie, etc. dans le monde de l’industrie réelle de la vraie chanson qui passe vraiment à la radio (le genre que les lecteurs de blogs n’apprécient que rarement)

    eveangeli.musicblog.fr/40…

    Le blog de cette chanteuse :

    eveangeli.musicblog.fr/

    Bien entendu, chacun tirera ses propres conclusions de tout ceci. En ce qui me concerne, je constate que l’industrie de la musique est surtout considérée comme le sésame d’accès au marché : plus clairement dit, le seul moyen d’être distribué en vue des acheteurs de musique.

  8. @liberal: je vais essayer de faire court parce que ce n’est pas vraiment lie au billet d’Alexandre (quoique), mais ce que vous dites sur les gourous est tres superficiel. Il y a des figures dans l’open source, mais ca ne lui est pas propre (voire entre autre la ‘theorie’ de l’open source qui redonne le pouvoir au hacker). Les exemples de Torvald et Stallman sont justement revelateurs: Stallman, qui est une figure importante du mouvement "free software" n’a que peu de leadership dans les projets softwares auxquels il participe, et a une histoire assez longue de problemes avec le travail en communaute (emacs vs Xemacs, cf les textes de Jamie Zawinski; glibc, etc…). Torvald, au contraire, a su mener son projet de maniere extraordinaire (et ses competences techniques ne portent pas vraiment a discussion, pas plus que celles de Stallman). Depuis que l’informatique existe, quasiment, il y a eu des gourous (Steve Jobs, c’est pas un gourou peut etre ?:)). Et plus fondamentalement, la ou vous vous trompez lourdement je pense, c’est sur l’importance de tout ce qui n’est pas technologique. Cela a toujours ete le cas, ca n’est pas apparu avec l’open source; il est connu que la plupart des projects logiciel echouent a cause de problemes de management (peopleware, celebre bouquin retracant ce types de problematiques, date de 87 dans sa premiere edition; the mythical man of the month, ca date de 75). L’open source a plutot tendance a etre moins ‘victime’ de cet aspects que les logiciels proprietaires, d’ailleurs.

  9. J’aime bien la petite remarque de D.Olivennes en passant : "Les majors ont accepté de supprimer les verrous numériques".

    Mais il faut surtout rappeler que ces verrous sont inefficaces et coûteux, et que ce sont les majors qui les paient. Tandis que la haute autorité, à défaut d’être efficace, sera payée par le contribuable. L’objectif affiché est de faire appliquer le contrat tacite entre le major et le consommateur de CD/DVD : tu achèteras mon produit, mais tu n’en feras point de copie. Mais on ne sait pas si ce contrat est bon pour les majors, c’est toute la question de l’évolution du business model. Si l’industrie du disque croit un tant soit peu dans ce contrat pour défendre ses intérêts, il aurait été logique qu’elle finance la haute autorité, non?

    C’est comme si la RATP avait dit à l’époque des tourniquets dans le Métro : "Nous avons accepté de supprimer les tourniquets (chers et inefficaces, contrairement aux portillons actuels) parce qu’ils gênent les usagers, mais nous allons créer une haute autorité chargée de sanctionner les fraudeurs (et payée par le contribuable)".

  10. Un point me dérange quand même dans cette loi que l’on est en train de se mettre en place.

    Il me semble que le concept de propriété intellectuel à été créé pour permettre une meilleure diffusion des connaissances tout en garantissant un retour vers les créateurs, afin d’encourager l’innovation.

    Quand on est en train de limiter fortement la difusion de la connaissance en tapant de manière unilatérale sur l’utilisateur je crois qu’il y a un problème.

    Ce qui me rassure c’est que des outils de protection de la vie privée vont se développer comme les "réseaux peer2peer anonymes et cryptés"

    @Liberal:
    Quelque soit le projet d’ampleur (OSS ou pas) à mener et développer, la compétence technique est toujours secondaire.

  11. Gu Si Fang: Cela s’explique peut-être par le fait que les objections théoriques (mathématiques, formulées dès 1996 au MIT au moins dans le cadre du projet Athena) expliquant que le verrou numérique fantasmé par l’industrie du disque était certainement irréalisable ont atteint le cortex de l’actionnaire, malgré le brouhaha continu de toute une industrie d’experts du domaine tous prétendant détenir la recette de la potion magique.

    Et c’est finalement bien dommage : de la belle croissance et de la belle valorisation évaporée, sans compter tant d’emplois perdus pour de jeunes et brillants informaticiens sans aucun préjudice pour la société. C’est bien regrettable.

    "Where do you want to go, today ?".

  12. L’analogie avec les marchands de bougie est trompeuse, car contrairement aux artistes, le soleil n’a pas besoin d’incitations ex ante pour produire (ça, c’est profond comme remarque). Le vrai problème est donc de fournir des incitations suffisantes, à partir du moment où comme vous on pense que la protection n’est plus possible.

  13. David,

    D’abord mes excuses à Alexandre pour avoir lancé ce hors sujet.

    Ensuite, je reconnais que je n’ai pas été clair. Oui, les gourous ont toujours existé. Oui le management de projet a toujours été essentiel. Non, le marketing ne date pas de l’OSS.

    Je ne dis pas que l’OSS a révolutionné les rapports de force, je dis qu’il les a fait dériver plutôt en <i>défaveur</i> des geeks. Pardon si je compare à nouveau avant et après, ça simplifie le raisonnement et m’aide à faire passer mon point.

    Avant, les fondateurs et dirigeants des boîtes de tech étaient eux-mêmes des geeks : Apple (Jobs, Wozniaks), MS (Gates, Allen), Oracle (Ellison), Sun (McNealy, Khosla, Joy), la liste peut s’allonger à l’infini. Toutes ces boîtes-là ont développé du logiciel propriétaire de qualité (oui, même MS) et ont enrichi des geeks.

    Prenons maintenant le monde OSS. Listons les boîtes OSS. VA Linux? Pas un succès retentissant et de toute façon, Larry Augustin s’est fait virer. Mandriva? Même histoire chaotique sans le succès initial. Ah oui, la référence du secteur, Red Hat. Une boîte fondée par un distributeur et aujourd’hui dirigée par un ancien du BCG.

    Qui est le principal bénéficiaire de l’OSS? Vraisemblablement IBM, à moins que ça ne soit Infosys ou Wipro. Ils sont où les geeks qui ont gagné avec l’OSS? Les leaders charismatiques du mouvement ne sont pas des CEO milliardaires, ce sont juste de vagues célébrités qui gagnent leur vie en faisant des conférences.

    Ah si, il y a une boîte emblématique, où le geek factor est maximal, fondée et toujours dirigée par des techos qui se sont fabuleusement enrichis. C’est Google. Mais Google est tout sauf une boîte open source.

    Alors bien sur, l’argent n’est pas tout, et la vie de Linus est sans doute agréable et intéressante. Mais mon point demeure.

    La révolution OSS, initiée et réalisée par les geeks, a entraîné un déplacement du pouvoir et de la valeur en défaveur des geeks.

    Et (pour revenir au sujet) on peut craindre que similairement la disparition de la PI pour la musique n’enrichisse plein de gens sauf les artistes.

  14. @Liberal

    Pour l’OSS, je pense que tu oublies le facteur "passion". Pour beaucoup de geeks la passion du code et la reconnaissance de leur travail est plus important que devenir immensément riche. Faire une travail qu’il aime et gagner correctement leur vie, leur suffit.

    La seule chose qu’a rapporté Linux à Torvalds à ma connaissance est un CV en béton et 1 million de usd en stock option Red Hat qu’il a utilisé pour se payer une maison (cf sa biographie). On est loin de la fortune de Gates. Mais ca ne l’empèche pas de continuer dans le secteur de l’OSS.

    Pour les Jobs ou Gates, il ne représente qu’une infime partie des programmeurs. Si l’OSS ne permet pas de devenir milliardaire, cela ne changera rien pour l’immense majorité des geeks.

  15. "The novelist, then, will be rewarded by fees for his or her performances, or perhaps by finding sponsors for future work. He or she may write serials and find people who are willing to pay for this service."

    Retour à la case départ donc. Et ils appellent ça le progrès?

  16. @libéral: sur le hors sujet de l’open source: attention aussi à ne pas prendre les conditions du marché en 1980 avec celles de 2000. Le marché a énormément grossi entre Steve Jobs et Red Hat, les utilisateurs ne sont pas les mêmes (grand public vs passionnés), la concurrence est bien plus féroce, et la professionnalisation bien plus importante. (et les marges plus faibles)

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