Dans un récent billet, Koz s’inquiète des dérives eugénistes que pourraient impliquer les évolutions du diagnostic embryonnaire. Dans son intéressant Super Crunchers, l’économiste Ian Ayres propose un test fictif qui permet d’aborder une dimension originale de ce sujet, que voici :
Supposons que la technologie médicale permette d’influencer le quotient intellectuel d’un futur enfant à naître. Mais la technique présente une limite : elle ne permet pas de modifier le quotient intellectuel moyen, mais la variance de celui-ci. Un couple de parents se présente donc chez le médecin, qui leur donne le choix entre deux techniques :
– Avec la première technique, la variance est faible, et la marge de fluctuation autour de la moyenne limitée. Le médecin assure les parents qu’avec cette technique, il y a 95% de chances que le quotient intellectuel de l’enfant à naître soit compris entre 95 et 105.
– Avec la seconde technique, la variance est plus forte. Le médecin indique aux parents qu’avec cette technique, il y a 95% de chances que le quotient intellectuel de l’enfant à naître soit compris entre 70 et 130.
NB : le quotient intellectuel est construit de telle façon que le quotient intellectuel moyen, dans une population, soit égal à 100; 100 correspond donc au QI moyen. A la place de ces parents, quelle technique choisiriez-vous, entre les deux? (sachant que vous êtes obligé de choisir). Indiquez vos réponses dans les commentaires.
EDIT : Le jeu-test n’est pas vraiment concluant, car beaucoup semblent vouloir répondre à côté de la question. La question n’est pas de savoir si le QI veut dire quelque chose (qu’il veuille dire quelque chose ou non, il est par exemple corrélé positivement avec le revenu et l’espérance de vie). La question n’est pas non plus de savoir s’il est possible médicalement de modifier la variance du QI pour les individus avant la naissance, mais d’imaginer que ce soit le cas et d’envisager les conséquences en termes de choix individuel. Cela dit, ces stratégies d’évitement de la question sont aussi instructives que les réponses : c’est un choix très déplaisant. Certains disent “je veux la méthode naturelle”; mais si celle-ci leur donne un rejeton avec un QI de 75, limitant sérieusement ses perspectives futures, ne vont-ils pas regretter leur choix plus tard? C’est l’inconvénient des techniques : on ne peut pas faire comme si elles n’existaient pas.
Pour information, la répartition du QI est de type normale (courbe en cloche); Et actuellement, la répartition de la population est telle que c’est la seconde répartition qui s’applique : 95% des gens sont situés entre 70 et 130.
Quand on pose la question sous forme de sondage, en tout cas, on trouve que la grande majorité des gens préfère la répartition 95-105 pour leur enfant; il y a là non pas tant une aversion au risque qu’une aversion à la perte, il est probable que c’est la crainte de se trouver dans 70-100, et donc significativement en dessous de la moyenne, qui justifie ce choix. Ce qui pose une question : on imagine parfois que l’eugénisme vise à “améliorer” les individus d’une population : en pratique, les aspirations des gens semblent plutôt aller vers une réduction des écarts; à ce titre les gens très intelligents ont peut-être au moins autant à craindre que les gens très limités.
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Sous l’hypothèse (seulement basée sur mon intuition) que la difficulté d’élever un enfant croît avec l’écart entre son QI et le QI moyen, quel que soit le sens de cet écart (ie, qu’il est aussi difficile d’élever un enfant génial que d’élever un enfant intellectuellement limité), il me parait raisonnable de choisir la première technologie.
Voyons, voyons… Etalement à moyenne constante, dominance stochastique d’ordre 2, tout individu risquophobe préfère la technique 1 à la technique 2. En clair, si vous avez de l’aversion pour le risque, vous préférez assurer un rejeton ni trop malin, ni trop bête. En revanche, si vous êtes joueur, vous acceptez d’engendrer un génie, au risque de pondre un intellectuellement démuni. Ceci étant, j’aime me rappeler cette blague "Le père a la syphilis, la mère est atteinte de tuberculose évolutive. Des quatre enfants précédents, le premier est aveugle, le deuxième est mort, le troisième est sourd-muet et le quatrième est tuberculeux. La mère se trouve enceinte à nouveau, lui suggérez-vous l’avortement?". Si vous répondez oui, vous venez de tuer Beethoven.
Mmmmm… Envoyer chier le médecin en affirmant que seul un charlatant
oserait prétendre influer sur le QI futur de 64 cellules indifférenciées, ça
compte comme réponse?
La réponse va dépendre de comment chacun évalue la valeur relative d’avoir tel ou tel QI. Dans une société où l’écart à la norme serait très mal vu (dans un sens comme dans l’autre), la première option sera privilégiée. Dans une société individualiste où le "winner take all" est conjugué avec une protection minimale des plus faibles, c’est la seconde option qui est la plus favorable. D’ailleurs intuitivement il semble clair que nous attribuons plus de valeur ajouté au passage d’un QI de 100 à 130 plutôt qu’au passage d’un QI de 70 à 100.
Si on admet que le QI est uniquement le fruit de la génétique, probablement la première solution. Bien sûr je ne sais pas comment avoir un QI de 70 ou de 130 se traduit dans les faits, mais intuitivement je sais que je fuirais la voie qui ferait courrir le risque à mon enfant d’une mise au banc de la société, ou tout du moins de conditions de vie difficiles à cause d’un échec scolaire qui l’empecherait d’être le maître de sa propre existence ; et ce quand bien même le lien de causalité faible QI => échec scolaire/ostracisme social ne serait pas établi, l’affectif l’emportant largement sur la raison dès lors qu’il s’agit de son propre enfant.
Hmfff… J’imagine que la tendance "eugénique" est de choisir la solution 1, qui est la solution que je choisirais si je devais choisir mon propre QI sous le voile d’ignorance rawlsien.
Par contre, on peut peut-être arguer que pour la société, le bénéfice d’avoir des gens à haut QI est très grand, donc collectivement, la solution 2 est peut-être plus avantageuse.
Hmmm… la courbe de qi est une gaussienne et la on obtiens plutot une courbe "cubique" dont la partie "central" avec forte probabilité s’entend plus ou moins latéralement, la normal se rapprochant bien plus de la solution 1.
Mais la réponse ne dépends plutôt de la personne qui la prendrai.
Si j’étais le législateur et que je devais choisir une méthode je peux vous assurer que je choisirai la première. Car dans le seconds cas, on obtiendrai bien plus de personne possédant un qi dans les environ de 70 ce qui causera divers problèmes sociaux et coutera cher en instance psychiatrique. Le cas des personne a très forte intelligence est aussi un problème, contrairement a la norme je me souviens avoir lu quelque part (dans un des papier qui m’a été donner sur ma propre condition, 147 de qi je vous assure ce n’est pas forcement une benediction une bénédiction), que les personne a très fort qi (je ne me souviens plus a partir de quel limite, il me semble que c’était 130) sont introverti. Ce qui posera un probleme je pense au niveau des relations social, car la deuxieme distribution diminuera le nombre de gens dans la "norme" actuel, on se retrouvera avec plus de débile qu’il faudra soigner et peu capable d’avoir des liens sociaux normaux avec d’autres personne. Et plus d’introverti au niveau des haut qi.
Par contre en tant que parent (je n’en suis pas un encore), la deuxième solution serait peut etre un risque, si je tombe sur une personne de bas qi, je peux faire en sorte qu’il ait une vie la plus normale possible. Il n’y a pas besoin d’être lumière pour se lever, allez faire un travail simple, et retourner chez soi. Tomber sur un enfant "normal" serait une opportunité. Et tomber sur un surdoué, je pense que je serai capable de gérer et de par ma propre connaissance de ma propre condition ne pas faire les même erreurs dans son éducation que celle que j’ai eu et peut etre arriver a faire fructifier ses capacité. Mhhh un bemol quand meme, le fait de choisir la deuxieme methode serait je pense dommageable si j’ai plusieur enfant, en effet que se passerait-il si j’arrive avec un 100 et un 125 ? J’aurrai un surdouer et un normal, il y aura-t-il une hierarchie entre les enfants que je préfèrerai entre les deux. C’est un risque que je trouve tres dommageable quand au développement de l’enfant qui serait presque considérer comme non voulu.
C’est pourquoi, pour éviter d’avoir a sucrer l’éducation d’un des enfants en faveur d’un autre et porter ainsi une atteinte dommageable a son développement, atteinte que je ne pourrais jamais me pardonner, je choisirai la première méthode qui mettrait tout mes enfants sur un pieds d’egaliter par la forte probabilité que j’ai d’avoir des enfants qui seront ne égaux en potentiel.
Il y a des choses qui me turlupine dans la question.
J’aurai preferé voir la courbe, car, 95% entre 70 et 130, ça laisse quand même une marge énorme, ça peut aussi bien dire 5% sous les 80 et 80% au dessus de 130, le reste entre les deux, que le contraire. Car, au sens large, cette possibilité est à peu près ceux qui se passe maintenant, non? Il n’y a pas plus de 5% en dessous de 70 ou au dessus de 130. Si?
Comme vous l’avez précisé, la moyenne est de 100, telle que la question est posée, on ne sait rien de comment évoluera la moyenne.
Je me souviens qu’on m’a dit que 100 est un niveau plus élevé au fur et à mesure des générations, car l’éducation se répand etc..
Je suppose qu’on pense dans la question que leur 100 est le même que le notre, et que la courbe est à peu près symétrique mais tend plus vers les extrême que la nature.
Alors puisque l’on est obligé de faire un choix, je pense que je tenterai de singer ce que la nature faisait. ie tirer au hasard. Je lance au hasard, je demande au docteur de regarder, si c’est 5 ou 6, alors la proposition 2, sinon la 1. Et SURTOUT de ne pas me donner la réponse, car je pense qu’une part de mystère reste souhaitable si on veut élever son enfant le plus normalement possible.
Mais bon, je dis ça, j’ai 20 ans, si je devrai le vivre, je ne jure pas que je ferai réellement ce choix.
Mais d’expérience de toute façon, je pense que c’est une très mauvaise chose de dire à l’enfant qu’il l’est, ou non.
Enfant, on me fit faire un test, où l’on me donna 142, j’en étais fiere.
Plus tard, j’y attribuais tout mes malheurs, et le fait que n’ai jamais eu de petite amie.
(Ma réflexion était: "l’adolescence, c’est l’amour et les ages bêtes, je suis surdoué, donc je n’ai pas l’age bête, donc ça doit être pour ça que je n’ai jamais ressentie cette attirance pour les fille que d’autre disaient si merveilleuse.. Comme quoi, ça ne m’empêchait pas d’être très très bête)
Aujourd’hui, je pense que c’est surtout une grosse bêtise pour faire plaisir au parent ce chiffre nommé QI.
Ben… la seconde proposition du médecin (95% de chance d’avoir un enfant ayant entre 70 et 130 de QI) correspond plus ou moins à la situation "naturelle".
Conclusion : je garde mes sous, et surtout je me rappelle de quelques petites réalités de base :
1. le QI n’est PAS une donnée génétiquement fixée pour un individu, mais simplement un score qui indique où un enfant se situe par rapport à la moyenne des enfants de son âge, sur la base de quelques critères "socialement désirables", généralement du point de vue de l’école (la logique mathématique, le langage, tout ça). C’est même pour ça que ça a été créé : pour faciliter l’évaluation des capacités cognitives des enfants et mettre en place des programmes d’apprentissage personnalisés pour aider les plus faibles à rattraper leur retard. Conclusion : à "capacité génétique" égale, deux enfants peuvent avoir un QI considérablement différent suivant leur éducation. De même que le QI d’un enfant né dans un milieu très défavorisé intellectuellement peut s’élever (de la débilité légère jusqu’à la moyenne) en deux-trois ans, à partir du moment où il est placé dans un milieu plus riche en expériences (exemple vécu dans mon entourage).
2. La réussite d’une vie dépend un peu des capacités cognitives pures, et beaucoup de l’expérience sociale, de la capacité à entretenir des amitiés, de l’ouverture d’esprit, des valeurs de partage et d’empathie (ou au contraire de compétition, suivant les points de vue), de la pugnacité, etc. Et ça, même si ça se développe à partir d’un "substrat" génétique et du caractère, ça dépend quand même beaucoup de l’éducation et de l’expérience de vie proposée à l’enfant.
Conclusion pratique : je ne prends aucune des deux solutions, ou à la rigueur la seconde si vraiment il faut choisir (pour ce que ça change…). Mais SURTOUT je ne rate aucune des consultations prénatales, qui permettent déjà d’éliminer les plus courantes des causes d’arriération mentales (évidemment, ça impose de ne pas être opposé à l’avortement thérapeutique). Et dès la naissance de l’enfant, sans pousser jusqu’à l’hyper-sollicitation, en respectant les rythmes de l’enfant, je lui propose un environnement social, ludique et culturel riche et diversifié ; je lui donne les occasions, de plus en plus nombreuses avec l’âge, d’exercer son autonomie et d’effectuer ses propres expériences de vie (et ses propres erreurs) en restant toujours disponible pour en parler avec lui ; bref je me débrouille pour ne pas faire trop d’erreurs éducatives. De cette façon les probabilités sont plutôt du côté d’un QI supérieur à la moyenne, avec de toute façon un enfant raisonnablement épanoui et près à affronter sa vie. Et c’est quand même tout ce qui compte.
Evidemment, c’est plus difficile que de juste signer un chèque à un médecin, mais aussi moins illusoire…
Si mes parents avaient fait quelquechose dans ce genre, quelque fut leur decision, quelque fut le resultat (parce qu’on peut avoir un QI 274 bien qu’etant ne sous le regime 1), je pense que je leur en aurai voulu. Pour la simple raison que le QI de leur enfant, c’est moi qui l’aurait supporte toute ma vie, pas eux. Je l’aurai supporte sans possibilite de retour et surtout sans que mon avis sois pris en compte. Choisir le QI d’autrui est une decision hautement morale.
Et aujourd’hui, alors que j’ai passe quelques decennies sur Terre, je ne sais toujours pas, si j’avais du prendre la decision pour moi meme, ce qu’il aurait fallut faire. Alors pour quelqu’un d’autre….
Je pense donc que la solution doit etre une strategie mixte comme on dit en theorie des jeux. On tire a pile ou face, on montre le resultat au docteur sans connaitre soi meme le resultat.
Et on se dit que de toutes facons, le gamin aura a QI en moyenne aux alentours de la moyenne et il pourra grandir sans entendre ses parents lui dire :"On a tente la strategie 2 pour t’envoyer a l’X, mais tu es ne avec le QI d’une huitre. Tu es donc bon pour la poubelle et on va re-essayer avec ta soeur." Ce qui serait assez difficile a vivre.
Juste un petit ajout a mon commentaire. Je suis qu’il doit etre possible de biaiser la piece (i.e on a proba differente de 1/2) de maniere a ce que l’enfant ne puisse pas trop savoir apres la naissance sous quel regime il est ne.
Sauf erreur de ma part, la première méthode est déjà à l’oeuvre…
Pour ma part, je choisirai sans hésiter la deuxieme solution. D’une part, parce que je suis joueur, et d’autre part parce que , si mon enfant perd, je peux compter sur la solidarité nationale pour que mon enfant ne vivent pas trop durement sa condition de sous-doué.
La deuxième méthode, c’est du perlinpinpin, elle correspond à ce qui se passe naturellement. Le toubib est donc un escroc.
@10 sea34101: Le probleme c’est que dans l’hypothese donner on ne leur donne pas le choix, c’est soit l’un soit l’autre. La question n’est pas comment poser le reposer le probleme c’est quel solution on lui apporte. Imaginons que ce proceder soit obligatoire que nous soyons dans une dictature, quel reponse donnerait-tu au medecin.
J’ai effectivement fait une erreur en evaluant le probleme, le medecin ne me disant pas comment les enfants se repartissent dans les 95% de 70 a 130 j’ai assumer une disposition sous forme "équiprobabilité" alors que cela pouvait etre tout autre.
Sinon, 274 de qi, c’est impossible, tout bonnement parceque cela ne rentre pas dans l’echelle de mesure. Le qi s’evalue de facon a ce que la moyenne sur toute la population soit 100 et que il y ait des probabiliter de trouver une population au dessus de tel qi fixe, pour info d’apres mes souvenir il faut etre dans une tranche de 0.3% de la population pour avoir plus de 140, je te laisse imaginer quel pourcentage il y a d’etre dans les 274, je suppose qu’il est tellement minuscule que si l’on appliquait le test de qi a la population mondial on n’arriverai pas a en trouver un. Si la solution 1 est appliquer a toute la population, lors de la nouvelle evaluation de l’echelle de qi on se retrouvera avec les meme proportion qu’au paravant. Sauf a decider suite a ce changement de conserver une echelle fixe anterieur a l’appliquation de cette methode medicale.
Le QI étant le calcul de la capacité d’un individu à répondre à un test de
QI (sinon, on ne pourrait pas s’entraîner et augmenter son QI…)
je choisis la méthode qui me permet de faire un enfant suffisamment
intelligent pour envoyer balader le type qui prétend lui mesurer la tête.
De toutes façons, on peut s’interroger sur un outil dont l’unité de mesure est
une mesure moyenne, non ?
Imaginons, s’il nait plein de petits 130, le nouveau 100 sera plus élevé, non ?
Alors, ça correspondra à quoi ?
C’est pas les capacités mesurées par le QI qui font la vie heureuse.
Et puis, 130, ça ferait baisser la moyenne de la famille…
Et puis je veux pas de troisième enfant.
On peut jouer à pile ou face ?
Au-delà de aspects moraux, scientifiques et sociétaux discutables, mais ce n’est pas la question posée :
—(2.5%)–|70—–(95%)———130|—-(2.5%)
—(2.5%)——–|95–(95%)-100|———(2.5%)
et si je considère comme équiprobables les chances d’avoir un enfant en dessus ou en dessous de la fourchette, la probabilité d’avoir un enfant hors-norme est supérieure dans l’hypothèse 70-130 et je tente l’expérience.
Car l’exception est à mon sens préférable à la norme, et le choix des autres parents peut changer la norme.
…Et je transpose le problème à l’éducation nationale ; le ministre dit : "parents vous préférez que vos enfants soient dans la moyenne ou bien acceptez-vous qu’il y ait plus de bons élèves, mais aussi plus de mauvais élèves ?"
Les parents choisissent la première solution, résultat le niveau baisse constamment.
Dans une société libérale, je serais tenté de dire qu’il faut prendre le risque maximal.
En effet, les inégalités conséquences de la structure libérale de la société favorisent exponentiellement les individus les plus doués, tout en nuisant à peu près pareillement aux individus qui n’appartiennent aux 20%-50% plus performants d’une société.
Donc, par intérêt personnel, je pense que j’ai intérêt à prendre tous les risques pour que mon gosse ait une chance de devenir le plus intelligent possible. "Get rich or die trying", comme dit le poète.
Il faut se demander ce que font les autres parents. Si beaucoup optent pour la première solution par aversion au risque, alors on observera une raréfaction des individus au QI extrême. En supposant que QI = intelligence, s’il y a peu de gens peu intelligents, la société n’aura pas de difficulté à leur venir en aide par l’aide sociale. S’il y a peu de gens très intelligents, les entreprises se les arracheront. Par conséquent, avoir un faible QI serait relativement peu dommageable tandis qu’avoir un QI très élevé serait extrêmement profitable. Mieux vaut alors opter pour la deuxième solution.
@ Esurnir : Je ne vois pas ce qui m’empeche de tirer au sort. Au moment d’annoncer ma decision au medecin, je n’ai qu’a avoir une piece dans ma poche. Je voulais juste insister sur le fait que la question du QI m’importait peu finalement. Je voyais le probleme comme le fait de prendre une decision irreversible pour quelqu’un qui pourrait voir les choses differement. De surcroit une personne qui nous est tres liee affecivement.
Au lieu de parler de QI, on aurait pu poser la meme question sur l’esperance de vie. Cela donnerait aux parents un droit de vie et de mort sur leur enfant. Etre oblige de repondre blanc ou noir, c’est prendre une responsabilite que je ne veux pas assumer. D’ou le tirage au sort.
D’une certaine maniere, c’est de l’aversion au risque. Ma preference ne depend pas d’une fonction d’utilite convexe qui dirait que plus on est intelligent plus on est heureux mais de la fonction d’utilite de ma progeniture que j’ignore. Donc pour minimiser le risque de la decevoir, j’opte pour une strategie mixte.
Quand a la question du QI de 274, ne dit on pas que lorsqu’un evenement a moins d’une chance sur un million se produire, il se produit toujours? 😉
@15 Berli : en effet, les tests de QI sont étalonnés pour une population bien spécifique, et ils sont réétalonnés régulièrement pour s’adapter aux évolutions culturelles, afin de toujours obtenir cette fameuse moyenne de 100 à une époque et au sein d’une population données (!!!).
Anecdote pour illustrer la difficulté de toute comparaison hâtive sur la base d’un simple score : sur la base des tests de QI, certains individus ont cru pouvoir affirmer (dans les années 70-80, je crois) que les petits noirs sont moins intelligents que les petits blancs. Jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que les tests, construits pour des petits blancs, présupposaient la connaissance de l’usage d’appareils électroménagers. Or, les petits noirs provenant plus souvent que les petits blancs de familles n’ayant pas les moyens d’en acheter une, leur QI moyen baissait…
Les tests de QI servent simplement à évaluer où se situe un enfant par rapport aux acquisitions attendues dans le groupe d’âge dont il fait partie. Promettre à des parents que leur enfant aura à peu près tant de points de QI, comme le fait ce médecin, n’a donc effectivement aucun sens, puisque cela dépend du milieu dans lequel grandira l’enfant, de l’évolution sociale, et de l’efficacité future du système éducatif, tous paramètres sur laquelle il n’a aucune prise.
@Oleg: Hein ? Electromenager ? Je n’ai absolument pas le souvenir d’avoir vu un seul appareil plus compliquer qu’un crayon des cubes de portants des motifs et des petits morceau de carton.
Y a-t-il corrélation entre le bonheur et le QI (élévé) ? Rien n’est moins sûr. Entre la réussite et le QI (élevé)? Peu probable, sauf peut-être en France, puisque le QI est très corrélé au succès scolaire et que les Français raffolent de diplômes et de diplômés. Par contre, un QI bas (70, c’est de la débilité assez profonde) est une tare réelle, sauf si on est un grand sportif, où c’est plutôt une qualité. D’autre part, je ne supporterais pas que mon gosse soit plus intelligent que moi, ah non, certainement pas ! Donc, le n°1, sans barguigner.
PS : l’histoire de Beethoven est totalement fausse
Un peu en retard mais je choisis la solution 70-130. Le raisonnement est que l’enfant au QI inférieur sera éliminé à terme si bien que la moyenne globale s’en trouvera augmentée. En fait le choix 70-130 s’impose à mes yeux comme le meilleur choix sans discussion. Ce que j’ai dû équilibrer ce sont les inconvénients de ce choix pour moi en tant qu’individu (c’est moi qui vais devoir élever cet enfant) par rapport aux avantages du point de vue collectif (augmentation du QI moyen). Cela signifie également qu’en fonction des conditions précises (difficulté réelle à élever l’enfant) je peux osciller entre les deux choix, tout en considérant que le 70-130 est meilleur.