Bande d’ingrats…

Ils ne reviennent pas. L’effet moules-frites, sûrement.

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4 Commentaires

  1. Avez-vous un avis d’économiste sur les motivations de ce non-retour ?

    L’agument de l’insécurité juridique (incertitudes sur l’avenir du bouclier fiscal à la prochaine alternance) est-il à première vue crédible (en considérant qu’à priori, des gens devenus "sans difficultés fiscales" doivent savoir rechercher/trouver leur propre intérêt) ?

    Vous me demandez si je pense que les gens pensent que l’alternance briserait le bouclier ? Bigre… Aucune idée… Plus généralement, maximiser la fonction d’utilité de quelqu’un avec autant d’arguments que vous voulez, avec des coûts de mobilité, des opportunités diverses dans les différents pays et vous trouverez la solution optimale pour UN individu donné. Aller me domicilier dans les Alpes suisses pour gagner plus de fric ne m’intéresse pas à titre personnel. Mais c’est parce que c’est inscrit dans mon programme d’optimisation. Je pense que les témoignages du monde sont assez clairs. Distinguer exode fiscal et exode professionnel, c’est absurde. Qu’un trader opte pour Londres ou New York, par exemple, n’a pas une cause fiscale. Dans ces villes, vous avez tout bonnement plus de perspectives professionnelles. Et… vous payerez moins d’impôts. C’est la cerise. Sans quoi, il faut se demander pourquoi il y a encore des riches en France. Je ne crois pas une seule seconde à l’argument romantique. Je crois que les gens sont différents, point.

  2. Ca me rappelle que Robert Barro avait eu une idée assez amusante durant les années 80 à propos des amnisties fiscales. Celles-ci risquent en effet d’encourager l’évasion fiscale puisque les gens qui mettent leur argent dans un paradis fiscal savent alors qu’ils peuvent espérer, de temps en temps, une amnistie qui leur permet de revenir sans risques. Barro proposait donc que l’état fasse une amnistie fiscale, laisse l’argent revenir, puis revienne sur sa promesse et pénalise les fraudeurs ainsi découverts. De cette façon, plus personne ne peut croire à une amnistie future. Peut-être que les exilés fiscaux français sont de bons stratèges, finalement…

  3. L’exil n’a pas que des impacts fiscaux 🙂 Partir à l’étranger, c’est changer profondément ses habitudes, son réseaux relationnels etc… Cela a un coût qui n’est pas simplement monétaire. Mais une fois que ce coût assumé, faire le chemin inverse à également un coût.

    D’autant plus que le bouclier fiscal n’est pas encore institué, que l’inclusion – ou non – de la CSG n’est pas encore garantie, que la « bienveillance » de l’administration fiscale est loin d’être acquise et – in fine – qu’une alternance qui reviendra sur tout cela est possible en 2012.

    L’intérêt de cette mesure est surtout de permettre à ceux qui ne sont pas encore parti de différer leur décision.

    Sur le fond, il y a une majorité de gens qui comme Hollande « n’aime pas les riches ». Pas seulement en France, mais sûrement dans toutes l’Europe Continental, et peut-être même Anglo-Saxonne. Là où il y a une spécificité Française, c’est que sentiment est également partagée dans les élites médiatiques, politiques et administratives avec – du coup – des conséquences pratiques.

    Et comme les riches sont devenus mobiles… Et bien, ils vont dans des pays où on ne leur montre pas qu’on ne les aime pas.

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