Sur le Becker-Posner Blog (qui devrait être en blogroll et je ne sais pas pourquoi ce n’est pas le cas), Richard Posner publie une présentation des ”prediction markets”, ces marchés où l’on parie sur tout un tas de choses, dont les résultats des élections américaines. Ces marchés, souvent constitués de relativement peu de participants, sont un sujet de réflexion, dans la mesure où ils donnent des résultats en matière de prévisions que bien des experts leur envient. Ce sujet et, plus largement la question de la “sagesse des foules” (expression tirée de Surowiecki) est abordé dans le chapitre 20 de notre Sexe, drogue… et économie (Les gens sont des sages hystériques). Chapitre qui reprend d’ailleurs quelques points utiles pour comprendre une crise financière. Pour les lecteurs, le billet de Posner est un développement complémentaire. Je suis néanmoins un peu frustré dans la mesure où, à la marge, il conteste la thèse de Surowiecki mais ne donne pas une explication alternative très frappante.
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Il faudrait que je le retrouve, mais il y a eu il y a quelques mois un article de Wired sur ces "prediction markets" assez critique. En gros, il disait :
– qu’on a un peu trop tendance à se focaliser sur les réussites, mais que ces marchés étaient aussi capables de se tromper lourdement (par exemple je m’interroge un peu sur la phrase suivante "Studies have found that prediction markets beat polls and other prediction tools even when a prediction market uses play rather than real money."; j’ai toujours tendance à penser que si les sondages se trompent, c’est que les sondeurs sont nuls et qu’on pourrait améliorer les méthodes).
– qu’une des questions des prédictions faites par ces marchés est de savoir quand lire la prédiction, vu que celle-ci évolue dans le temps; affirmer que les marchés de prédiction sont meilleurs dépend certainement du moment où on compare les prédictions
– l’une des raisons pour lesquels ils se trompaient est qu’il n’y avait pas assez d’experts pariant sur ces marchés, et beaucoup trop de gens qui allaient "dans le sens du vent"
Réponse de Stéphane Ménia
Si on suit Surowiecki, ce genre de marchés ne peut réussir que si on a les quatre conditions qui forment pour lui la “sagesse des foules” : variété d’opinion, décentralisation, mécanisme d’agrégation des opinions et indépendance de ces opinions. Nul doute que tous ces marchés ne réunissent pas toutes ces conditions (hormis l’agrégation, et encore). C’est un sujet intéressant, en tout cas.