Quelques lectures

Quelques lectures hivernales intéressantes. La protection de la propriété intellectuelle en matière de médicaments est-elle excessive? Le débat fait rage Outre-Atlantique, beaucoup moins chez nous, et c’est bien dommage. On peut aller visiter le nouveau blog à deux voix de Gary Becker et Richard Posner sur le sujet pour une introduction au problème. Ce sujet concerne tout particulièrement les pays en développement, sujet qui avait été abordé ici il y a quelques temps.  Cet article de James Surowiecki dans le New Yorker propose une solution astucieuse pour augmenter l’innovation et la production de médicaments susceptibles d’intéresser le Tiers-Monde. Les compagnies pharmaceutiques sont-elles vraiment exemptes de tout reproche? le Pharmapoly génère de nombreuses nuisances pour les consommateurs.

Ce message est mon dernier de l’année civile : ce soir je pars en congé pour ne me remettre au postage qu’aux alentours du 3 janvier 2005. J’en profite donc pour souhaiter à tous les lecteurs de ce blog de joyeuses fêtes de fin d’année. Dans ce but d’ailleurs, je ne peux que leur recommander la lecture d’un article de l’American Economic Review d’il y a quelques années, “la perte sèche de Noel“. De cet article épouvantablement sérieux il ressort que faire des cadeaux à Noel est contre-productif  : l’article montre via diverses études que les gens, en général, n’accordent comme valeur pour les cadeaux qu’on leur fait que beaucoup moins que le prix effectivement payé par l’offreur des cadeaux. La différence entre les deux (qui correspond à une destruction de valeur) est conséquente : pour les USA une fête de Noel engendre des coûts de l’ordre du tiers des dépenses effectuées en cadeaux par les ménages américains. Sans la moindre pitié, l’article nous informe même gracieusement de ce que les cadeaux des oncles-tantes et des grands-parents sont ceux pour lesquels les gens sont le moins disposés à payer. Si vous avez une quelconque réunion dans votre belle-famille à laquelle vous ne souhaitez plus jamais être invité, vous savez ce qu’il vous reste à délivrer au cours de la conversation entre la poire et le fromage. Quand on dit que l’économie est la science lugubre, on n’imagine pas à quel point.
Rassurez-vous quand même : ce que montre surtout l’existence de cette perte sèche, c’est que la valeur accordée aux cadeaux tient plus à leur valeur affective qu’à une disposition à payer. Si tel n’était pas le cas, les fêtes de Noel n’existeraient plus depuis longtemps.
Joyeuses fêtes à tous, et à l’année prochaine.

Alexandre Delaigue

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