La mondialisation et l’emploi
Jean Marie Cardebat (2002) ▼
On ne dira jamais assez que la collection Repères de la Découverte est remarquable. Elle crée véritablement un pont de qualité entre l’économie académique (mais pas seulement l’économie) et le grand public, pour peu qu’il soit motivé (les étudiants y trouvent aussi bien leur compte).
Le choix des thèmes est critique. Et le livre présenté ici ne déroge pas à la règle. En abordant les liens entre la mondialisation et l’emploi, comment peut-on laisser le public indifférent ? Début de preuve : une recherche ” ‘mondialisation’ et ’emploi’ ” sur Yahoo France donne le résultat suivant, 94 000 pages répertoriées ! Même en supprimant les réponses non pertinentes, compte tenu de la formulation de la requête, j’imagine que le nombre de bonnes réponses reste encore imposant.
Si j’en juge par ce que j’ai pu lire sur la question, si vous voulez faire le point sur le thème abordé, oubliez pour commencer la recherche sur Internet et tournez vous vers l’ouvrage de Jean-Marie Cardebat.
L’auteur se livre à une revue de la littérature solide, bien organisée et agréablement rédigée. Le sujet est vaste, les approches théoriques correspondantes sont variées, les études empiriques pléthoriques. C’est dès lors un énorme challenge que de faire le tri. La présentation de l’ouvrage est de ce point de vue judicieuse. Plutôt que d’opérer un découpage rigide entre une approche académique (les débats qui comptent pour les chercheurs) et une optique thématique (ce qui compte dans l’ “actualité”), Cardebat mélange les deux. Il démarre sur la théorie traditionnelle du commerce international et ses tests empiriques (la théorie HOS), il s’intéresse ensuite aux “nouvelles théories du commerce international” et aux travaux appliqués correspondants. On est ici dans une tradition résolument néoclassique (au sens large). Puis vient assez naturellement une discussion où des approches connexes entrent en jeu. C’est tour à tour le traitement du commerce international du point de vue des théories de la croissance et des travaux d’économie industrielle (version microéconomie, mais aussi mésoéconomie). Ce chapitre, débouche sur un autre qui traite des liens entre mondialisation, structure des marchés du travail et emploi. Finalement, l’auteur se tourne vers la question des rapports entre mondialisation et nation. Mais, que les économistes de comptoir passent leur chemin, si l’angle d’approche leur conviendrait probablement, son traitement n’a rien à leur offrir. C’est, en effet, toujours dans une logique d’économiste d’amphithéâtre que sont analysés les thèmes de l’immigration, de la gouvernance des échanges ou de la politique industrielle.
A l’intérieur des chapitres, on ne manquera pas de remarquer l’organisation systématique de chaque partie : l’auteur présente un mécanisme théorique lié à l’ouverture des échanges et l’emploi, recense les études empiriques importantes et finit par une synthèse des effets attendus en termes d’emploi. Démarche très conviviale, qu’on appréciera.
Côté contenu, la table des matières reproduite ici en bas de page montre la richesse des thèmes abordés. Elle me semble se suffire à elle-même. Le balayage des questions importantes tend à l’exhaustivité. Et, malgré la petite taille du livre, leur traitement n’est que très rarement superficiel. Qu’en retenir dans les grandes lignes ? Si l’on suit l’auteur, le temps de la compréhension touche en partie à sa fin. Les conséquences de la mondialisation sur l’emploi sont avérées, les mécanismes sous-jacents repérés, quoique difficiles à quantifier. “Dès lors le débat sur les effets de la mondialisation doit s’accompagner sur une réflexion d’envergure sur sa gestion” et doit conduire à “réfléchir à cette notion de gouvernance mondiale aujourd’hui encore trop abstraite”. Bon, ben… Monsieur Cardebat, vous nous rappelez quand c’est fait, on lira volontiers le tome 2…
Le choix des thèmes est critique. Et le livre présenté ici ne déroge pas à la règle. En abordant les liens entre la mondialisation et l’emploi, comment peut-on laisser le public indifférent ? Début de preuve : une recherche ” ‘mondialisation’ et ’emploi’ ” sur Yahoo France donne le résultat suivant, 94 000 pages répertoriées ! Même en supprimant les réponses non pertinentes, compte tenu de la formulation de la requête, j’imagine que le nombre de bonnes réponses reste encore imposant.
Si j’en juge par ce que j’ai pu lire sur la question, si vous voulez faire le point sur le thème abordé, oubliez pour commencer la recherche sur Internet et tournez vous vers l’ouvrage de Jean-Marie Cardebat.
L’auteur se livre à une revue de la littérature solide, bien organisée et agréablement rédigée. Le sujet est vaste, les approches théoriques correspondantes sont variées, les études empiriques pléthoriques. C’est dès lors un énorme challenge que de faire le tri. La présentation de l’ouvrage est de ce point de vue judicieuse. Plutôt que d’opérer un découpage rigide entre une approche académique (les débats qui comptent pour les chercheurs) et une optique thématique (ce qui compte dans l’ “actualité”), Cardebat mélange les deux. Il démarre sur la théorie traditionnelle du commerce international et ses tests empiriques (la théorie HOS), il s’intéresse ensuite aux “nouvelles théories du commerce international” et aux travaux appliqués correspondants. On est ici dans une tradition résolument néoclassique (au sens large). Puis vient assez naturellement une discussion où des approches connexes entrent en jeu. C’est tour à tour le traitement du commerce international du point de vue des théories de la croissance et des travaux d’économie industrielle (version microéconomie, mais aussi mésoéconomie). Ce chapitre, débouche sur un autre qui traite des liens entre mondialisation, structure des marchés du travail et emploi. Finalement, l’auteur se tourne vers la question des rapports entre mondialisation et nation. Mais, que les économistes de comptoir passent leur chemin, si l’angle d’approche leur conviendrait probablement, son traitement n’a rien à leur offrir. C’est, en effet, toujours dans une logique d’économiste d’amphithéâtre que sont analysés les thèmes de l’immigration, de la gouvernance des échanges ou de la politique industrielle.
A l’intérieur des chapitres, on ne manquera pas de remarquer l’organisation systématique de chaque partie : l’auteur présente un mécanisme théorique lié à l’ouverture des échanges et l’emploi, recense les études empiriques importantes et finit par une synthèse des effets attendus en termes d’emploi. Démarche très conviviale, qu’on appréciera.
Côté contenu, la table des matières reproduite ici en bas de page montre la richesse des thèmes abordés. Elle me semble se suffire à elle-même. Le balayage des questions importantes tend à l’exhaustivité. Et, malgré la petite taille du livre, leur traitement n’est que très rarement superficiel. Qu’en retenir dans les grandes lignes ? Si l’on suit l’auteur, le temps de la compréhension touche en partie à sa fin. Les conséquences de la mondialisation sur l’emploi sont avérées, les mécanismes sous-jacents repérés, quoique difficiles à quantifier. “Dès lors le débat sur les effets de la mondialisation doit s’accompagner sur une réflexion d’envergure sur sa gestion” et doit conduire à “réfléchir à cette notion de gouvernance mondiale aujourd’hui encore trop abstraite”. Bon, ben… Monsieur Cardebat, vous nous rappelez quand c’est fait, on lira volontiers le tome 2…
▲ Jean Marie Cardebat, La mondialisation et l’emploi. , La découverte, 2002 (7,55 €)