Les infortunes de la prospérité
Daniel Cohen (1996) ▼
La croissance n’est plus et on cherche à comprendre comment elle s’explique vraiment. Les finances publiques sont en crise. L’Etat-Providence ne satisfait plus ses usagers. Le chômage est là et bien là. Le tiers monde est dans l’impasse. L’Union Monétaire est controversée. Keynes est mort et Lucas dévore ses restes. Bienvenu en 1994. Il est temps de faire le point sur ce qu’il s’est passé. Temps de se demander où est la place de l’Etat et de la volonté politique pour les années à venir. Temps de remettre en question un certain nombre de croyances trop évidentes pour être vraies. Bref, bienvenu dans un essai de Daniel Cohen. Certes, des choses ont bien changé depuis 1994 (Date de parution, chez “Julliard”) et 1996 (Date de ma première lecture de ce livre, chez “Pocket”.Lecture un peu trop rapide, donc revue récemment…). Evidemment, il reste tout de même d’actualité. Le monde ne change pas si vite…
L’ouvrage a une grande qualité et un grand défaut, à mon sens. Et ils ne font qu’un : l’étendue des questions abordées. Un nombre incroyable de théories économiques sont citées (résumées avec un grand talent de vulgarisation, que l’on peut retrouver dans “Richesse du monde, pauvreté des nations”) et la mise en perspective historique est ambitieuse. Si l’on comprend finalement plutôt bien qu’il s’agit de décrypter les quelques 60 dernières années de débats économiques autour de la croissance, de l’Etat-providence et de la politique économique, de montrer en quoi l’exceptionnelle période de prospérité de l’après-guerre s’est accompagnée d’un compromis politico-économique dont la remise en cause n’annonce cependant pas la fin de l’histoire de la régulation économique, force est de constater qu’on a parfois du mal à suivre le fil de l’histoire et que je dois encore faire appel régulièrement à la table des matières de l’ouvrage pour rédiger ces quelques lignes.
Finalement, ceci n’est pas très important. Trop peu d’essais économiques en langue française ont cette capacité à développer une analyse économique en s’appuyant directement sur la théorie économique comme corps de concepts unifié et cohérent, quoiqu’on puisse trouver à redire par ailleurs. Cohen le fait, en rendant son travail accessible au plus grand nombre. C’est amplement suffisant pour recommander la lecture des “infortunes de la prospérité”
L’ouvrage a une grande qualité et un grand défaut, à mon sens. Et ils ne font qu’un : l’étendue des questions abordées. Un nombre incroyable de théories économiques sont citées (résumées avec un grand talent de vulgarisation, que l’on peut retrouver dans “Richesse du monde, pauvreté des nations”) et la mise en perspective historique est ambitieuse. Si l’on comprend finalement plutôt bien qu’il s’agit de décrypter les quelques 60 dernières années de débats économiques autour de la croissance, de l’Etat-providence et de la politique économique, de montrer en quoi l’exceptionnelle période de prospérité de l’après-guerre s’est accompagnée d’un compromis politico-économique dont la remise en cause n’annonce cependant pas la fin de l’histoire de la régulation économique, force est de constater qu’on a parfois du mal à suivre le fil de l’histoire et que je dois encore faire appel régulièrement à la table des matières de l’ouvrage pour rédiger ces quelques lignes.
Finalement, ceci n’est pas très important. Trop peu d’essais économiques en langue française ont cette capacité à développer une analyse économique en s’appuyant directement sur la théorie économique comme corps de concepts unifié et cohérent, quoiqu’on puisse trouver à redire par ailleurs. Cohen le fait, en rendant son travail accessible au plus grand nombre. C’est amplement suffisant pour recommander la lecture des “infortunes de la prospérité”
▲ Daniel Cohen, Les infortunes de la prospérité. , Press Pocket, 1996 (5,70 €)