La mondialisation racontée à ma fille
André Fourçans (2001) ▼
Cest gentiment optimiste. Cest souvent clair et pédagogique. Cest parfois avare de développements sur le pourquoi des bienfaits du marché. Cest très riche quant aux thèmes abordés. Cest globalement agréable à lire. Ca mange pas de pain, comme on dit…
Ah… léconomie en famille est un exercice à double tranchant… Dun côté, on peut lire des choses utiles dans cet ouvrage. Fourçans transmet une partie de son savoir déconomiste de façon intéressante, synthétique, “sans tomber dans la facilité” comme il dit. Les enjeux, il les connaît et les raconte bien. Il sait aussi les difficultés à puiser des solutions univoques dans la boîte à outils de léconomiste et appelle bien souvent à la mesure et à la prudence. Néanmoins, et bien quil se présente comme un libéral sans complexes, disposé à discuter avec les uns et les autres dans la nébuleuse que forment la démocratie libérale et le marché, ce dernier est trop fréquemment épargné. Pas assez de gauche ? Non, le problème nest franchement pas là. Sur les intentions, lauteur nest guère éloigné des options de léconomiste de centre gauche usuel. Pourtant, au delà des intentions, cest vrai que certains détails agacent. Par exemple, lorsquil parle de SMIC, sa fille naura pas vent des controverses sur son effet concernant lemploi. Elle sortira du repas de famille avec la certitude que le SMIC est nuisible à lemploi, ni plus ni moins. Désormais, pour elle, la pauvreté est une question de trappe. Le pauvre ne prend pas le travail quon lui offre, il ny est pas incité. Des problèmes côté demande de travail ? Oh, oui, un peu aussi. Mais pas tant que ça au final… Au sujet des liens entre le développement et le libre-échange, elle sen tiendra à lidée que le libre-échange est nécessaire, si ce nest suffisant au développement. Peu de détails à ce sujet. Bien sûr, il est bon quelle sache que la France nest pas le paradis redistributif que lon dit parfois. Certes, on ne lui vendra pas le modèle américain clé en main. Mais finalement, en cassant les clichés bien de chez nous, papa restaure un peu ceux de loncle Sam.
La jeune fille qui sommeille plus ou moins en chacun de nous apprendra aussi utilement les raisons qui peuvent expliquer que les inégalités se soient développées au cours des deux dernières décennies. Cest sur, il y a beaucoup de nuances exprimées tout au long de louvrage, mais certains raccourcis sont pour le moins lourds de sous-entendus gênants.
Une fois que cela est connu, on peut prendre son maillot de bains, son Fourçans sous le coude et partir à Juan les Pins faire un peu mieux que le lézard de base sur la plage. Une lecture légère, pas indispensable mais ni désagréable ni inutile. Et faut-il la conseiller aux gosses, me direz vous ? Bof… “Pourquoi pas? ” dirais-je, mais sans plus.
Ah… léconomie en famille est un exercice à double tranchant… Dun côté, on peut lire des choses utiles dans cet ouvrage. Fourçans transmet une partie de son savoir déconomiste de façon intéressante, synthétique, “sans tomber dans la facilité” comme il dit. Les enjeux, il les connaît et les raconte bien. Il sait aussi les difficultés à puiser des solutions univoques dans la boîte à outils de léconomiste et appelle bien souvent à la mesure et à la prudence. Néanmoins, et bien quil se présente comme un libéral sans complexes, disposé à discuter avec les uns et les autres dans la nébuleuse que forment la démocratie libérale et le marché, ce dernier est trop fréquemment épargné. Pas assez de gauche ? Non, le problème nest franchement pas là. Sur les intentions, lauteur nest guère éloigné des options de léconomiste de centre gauche usuel. Pourtant, au delà des intentions, cest vrai que certains détails agacent. Par exemple, lorsquil parle de SMIC, sa fille naura pas vent des controverses sur son effet concernant lemploi. Elle sortira du repas de famille avec la certitude que le SMIC est nuisible à lemploi, ni plus ni moins. Désormais, pour elle, la pauvreté est une question de trappe. Le pauvre ne prend pas le travail quon lui offre, il ny est pas incité. Des problèmes côté demande de travail ? Oh, oui, un peu aussi. Mais pas tant que ça au final… Au sujet des liens entre le développement et le libre-échange, elle sen tiendra à lidée que le libre-échange est nécessaire, si ce nest suffisant au développement. Peu de détails à ce sujet. Bien sûr, il est bon quelle sache que la France nest pas le paradis redistributif que lon dit parfois. Certes, on ne lui vendra pas le modèle américain clé en main. Mais finalement, en cassant les clichés bien de chez nous, papa restaure un peu ceux de loncle Sam.
La jeune fille qui sommeille plus ou moins en chacun de nous apprendra aussi utilement les raisons qui peuvent expliquer que les inégalités se soient développées au cours des deux dernières décennies. Cest sur, il y a beaucoup de nuances exprimées tout au long de louvrage, mais certains raccourcis sont pour le moins lourds de sous-entendus gênants.
Une fois que cela est connu, on peut prendre son maillot de bains, son Fourçans sous le coude et partir à Juan les Pins faire un peu mieux que le lézard de base sur la plage. Une lecture légère, pas indispensable mais ni désagréable ni inutile. Et faut-il la conseiller aux gosses, me direz vous ? Bof… “Pourquoi pas? ” dirais-je, mais sans plus.
▲ André Fourçans, La mondialisation racontée à ma fille. , Le Seuil, 2001 (15,96 €)