Les théories de la croissance
Jean Arrous (1999) ▼
Le livre d’Arrous présente les théories contemporaines de la croissance sous l’angle de l’histoire de la pensée économique. Pour l’auteur, il existe deux façons d’aborder la notion de croissance et de formuler des théories y afférant.
La première est celle qui est la plus commune, celle qui insiste sur les régularités, se nourrit du concept d’équilibre et conçoit la dynamique économique comme un processus dont l’aspect le plus prégnant est son caractère homothétique. On reconnaîtra les approches d’Harrod, Solow et, plus près de nous, celles des théoriciens de la croissance endogène.
La seconde approche, dont les représentants les plus éminents sont Schumpeter, Hicks, Kaldor, le méconnu Young ou encore North et son travail sur les institutions, estime pour sa part que l’étude de la croissance économique est ne peut être réalisée qu’en attirant l’attention sur son caractère perpetuellement changeant. La notion d’équilibre en économie de la croissance n’est que de peu de secours. Toute évolution porte en son sein des boulversements structurels, qui doivent dépasser l’étude d’un sentier stable d’avolution de la productivité. Il en va ainsi de la dynamique du capitalisme chez Schumpeter, des approches cumulatives de Young ou de Kaldor. Hicks attire, quant à lui, l’attention sur les trajectoires transitoires. Tous ont en commun une pensée plus complexe que les travaux les plus souvent cités. Ils ont de ce fait comme autre point commun d’avoir produit des modèles souvent incomplets, bien qu’ayant apporté des intuitions ou approfondi des concepts classiques (comme Young pour les travaux de Smith ou Hicks pour ceux de Ricardo) jugées comme fondamentaux par Jean Arrous. L’histoire et les institutions ne doivent pas être négligées. Les recherches de North sur les institutions ayant favorisé la croissance d’un point de vue historique devraient l’attester selon l’auteur. De même, Hicks, lorsqu’il fut nobélisé, regretta (d’un point de vue scientifique) de ne pas l’avoir été pour ses travaux sur l’histoire économique, plutôt que pour sa contribution à la théorie de l’équilibre général et à l’économie du bien-être.
Ce livre est une analyse critique intelligente et équilibrée des théories de la croissance. Il ne s’agit pas d’un manuel. Les développements techniques sont trop peu fournis pour en constituer un. Il est difficile de reconstituer la plupart des modèles à partir des quelques équations que fournit l’auteur. Cela n’ôte rien à son intérêt, cela va de soi. Plus particulièrement, les chapitres consacrés à Young, Hicks et North sont très intéressants, car peu courants dans les ouvrages habituels sur la croissance. La lecture de l’ouvrage requiert par moment une réelle concentration pour le lecteur. Quoique lisible pour beaucoup, des bases en économie ne sont pas de trop.
La première est celle qui est la plus commune, celle qui insiste sur les régularités, se nourrit du concept d’équilibre et conçoit la dynamique économique comme un processus dont l’aspect le plus prégnant est son caractère homothétique. On reconnaîtra les approches d’Harrod, Solow et, plus près de nous, celles des théoriciens de la croissance endogène.
La seconde approche, dont les représentants les plus éminents sont Schumpeter, Hicks, Kaldor, le méconnu Young ou encore North et son travail sur les institutions, estime pour sa part que l’étude de la croissance économique est ne peut être réalisée qu’en attirant l’attention sur son caractère perpetuellement changeant. La notion d’équilibre en économie de la croissance n’est que de peu de secours. Toute évolution porte en son sein des boulversements structurels, qui doivent dépasser l’étude d’un sentier stable d’avolution de la productivité. Il en va ainsi de la dynamique du capitalisme chez Schumpeter, des approches cumulatives de Young ou de Kaldor. Hicks attire, quant à lui, l’attention sur les trajectoires transitoires. Tous ont en commun une pensée plus complexe que les travaux les plus souvent cités. Ils ont de ce fait comme autre point commun d’avoir produit des modèles souvent incomplets, bien qu’ayant apporté des intuitions ou approfondi des concepts classiques (comme Young pour les travaux de Smith ou Hicks pour ceux de Ricardo) jugées comme fondamentaux par Jean Arrous. L’histoire et les institutions ne doivent pas être négligées. Les recherches de North sur les institutions ayant favorisé la croissance d’un point de vue historique devraient l’attester selon l’auteur. De même, Hicks, lorsqu’il fut nobélisé, regretta (d’un point de vue scientifique) de ne pas l’avoir été pour ses travaux sur l’histoire économique, plutôt que pour sa contribution à la théorie de l’équilibre général et à l’économie du bien-être.
Ce livre est une analyse critique intelligente et équilibrée des théories de la croissance. Il ne s’agit pas d’un manuel. Les développements techniques sont trop peu fournis pour en constituer un. Il est difficile de reconstituer la plupart des modèles à partir des quelques équations que fournit l’auteur. Cela n’ôte rien à son intérêt, cela va de soi. Plus particulièrement, les chapitres consacrés à Young, Hicks et North sont très intéressants, car peu courants dans les ouvrages habituels sur la croissance. La lecture de l’ouvrage requiert par moment une réelle concentration pour le lecteur. Quoique lisible pour beaucoup, des bases en économie ne sont pas de trop.
▲ Jean Arrous, Les théories de la croissance. , Le Seuil, 1999 (7,13 €)