Les politiques de l’emploi
Liêm Hoang-Ngoc (2000) ▼
On le comprend des les premières pages : Liêm Hoang-Ngoc n’est pas un grand admirateur de la doctrine OCDE. La thèse du chômage structurel du à des rigidités sur le marché du travail ne lui sied guère. Militant de l'”autre politique économique” dans les années 90 et membre actif d’ATTAC, on pourrait craindre au premier abord que ses engagements politiques ne se concrétisent par un de ces textes excessifs où le discours confond critique, polémique et communication politique élémentaire. Eh bien non. Son ouvrage est documenté, équilibré et pédagogique. Jouant le jeu de la collection points Économie, l’auteur nous livre un exposé fidèle des problématiques liées à la politique de l’emploi. Il définit en premier lieu la notion de plein emploi, puis décrit le catégories généralement retenues pour fixer le cadre d’action des politiques de l’emploi. Il s’intéresse ensuite aux diverses logiques de revenus de remplacement, dans une perspective historique et conceptuelle. Il analyse ensuite les politiques de réduction du coût du travail, de modification de la structure des cotisations, de réduction du temps de travail, pour finir par analyser les relations entre les politiques monétaires et fiscales et la politique de l’emploi.
C’est dans cette dernière partie qu’il marque le plus sa différence, affirmant dans une logique keynésienne et régulationniste, l’intérêt de politiques macroéconomiques créant un environnement institutionnel propice à la stabilisation des anticipations des entrepreneurs vers des équilibres globaux plus favorables à la croissance et à l’emploi. On regrette même que cette partie ne soit pas plus fournie. En effet, peut-être que dans une volonté (louable) de modération, Hoang-Ngoc fait finalement la part belle (en volume) aux thèses qu’il ne partage pas. On retiendra avec intérêt les remarques concernant la politique conjoncturelle aux Etats Unis et en Grande Bretagne. Il rappelle pour l’occasion que leur pragmatisme s’apparente plus à une forme de keynésianisme aménagé où l’obsession d’un marché du travail hyper flexible n’est finalement qu’un pilier secondaire de la régulation macroéconomique d’ensemble. Greenspan n’est pas Duisenberg, un certain nombre de personnes l’ont compris. Il n’est pas inutile de le rappeler à l’occasion pour les retardataires…
Au final, si l’auteur ne va pas se perdre à l’avenir dans les travers des lignes éditoriales type éditions Liber, il y a fort à parier que ses talents de pédagogue et son esprit critique annoncent des lectures intéressantes et citoyennes.
C’est dans cette dernière partie qu’il marque le plus sa différence, affirmant dans une logique keynésienne et régulationniste, l’intérêt de politiques macroéconomiques créant un environnement institutionnel propice à la stabilisation des anticipations des entrepreneurs vers des équilibres globaux plus favorables à la croissance et à l’emploi. On regrette même que cette partie ne soit pas plus fournie. En effet, peut-être que dans une volonté (louable) de modération, Hoang-Ngoc fait finalement la part belle (en volume) aux thèses qu’il ne partage pas. On retiendra avec intérêt les remarques concernant la politique conjoncturelle aux Etats Unis et en Grande Bretagne. Il rappelle pour l’occasion que leur pragmatisme s’apparente plus à une forme de keynésianisme aménagé où l’obsession d’un marché du travail hyper flexible n’est finalement qu’un pilier secondaire de la régulation macroéconomique d’ensemble. Greenspan n’est pas Duisenberg, un certain nombre de personnes l’ont compris. Il n’est pas inutile de le rappeler à l’occasion pour les retardataires…
Au final, si l’auteur ne va pas se perdre à l’avenir dans les travers des lignes éditoriales type éditions Liber, il y a fort à parier que ses talents de pédagogue et son esprit critique annoncent des lectures intéressantes et citoyennes.
▲ Liêm Hoang-Ngoc, Les politiques de l’emploi. , Le Seuil, 2000 (7,13 €)