L’économie française 2008
Collectif, OFCE (2007) ▼
Le livre est divisé en trois parties. La première est historique et prospective. Elle dresse d’abord un tableau conjoncturel de l’économie française, en reprenant les éléments clés des évolutions de 2006 et du début de 2007. Elle évalue les tendances probables à un an, sur la base d’un petit nombre de scénarios possibles, où diverses évolutions concernant les variables les plus critiques sont envisagées. Après ce chapitre, on prend du recul pour resituer la conjoncture actuelle dans une évolution longue (50 ans). Le survol est forcément rapide (10 pages), mais ce genre de synthèse ne fait jamais de mal (étudiants ou novices complets, vous aimerez, même si vous avez déjà l’équivalent).
La deuxième partie de l’ouvrage est une analyse macroéconomique qui décrit tout d’abord la place de l’Etat dans l’économie française : poids et structure des prélèvements, place des collectivités territoriales et administrations sociales, perspectives d’évolution de l’efficacité de l’intervention publique. Le second thème abordé dans cette partie est celui de l’emploi. Beaucoup de chiffres de référence sur le niveau global, explications sur les relations emploi-croissance-productivité, disparités par type de travailleurs et très très rapide topo sur les politiques de l’emploi sont au menu. Clairement, sur ce thème en particulier, la place disponible impose un tour d’horizon assez laconique, dont on tirera le meilleur profit, faute de mieux. Le chapitre suivant est consacré au système productif français. Il en décrit la structure avant de se livrer à une traditionnelle évaluation de son insertion dans l’économie mondiale, revenant notamment sur les évolutions du poids de l’économie française dans l’économie mondiale, avec quelques clés de compréhension bien présentées. Enfin, une analyse de l’évolution de l’investissement productif clôt le chapitre.
La dernière partie, fourre-tout d’actualité revient dans son premier chapitre sur la logique de hausse du nombre d’heures supplémentaires, en se demandant si les français ne travaillent pas assez et si le coût du travail est trop élevé en France. Et de conclure sur les effets macroéconomiques attendus d’une mesure de défiscalisation des heures supplémentaires. Un encadré détaille les modalités plausibles de la mesure.
Dans le chapitre suivant, les questions de mesure du chômage sont abordées, avec en toile de fond la polémique sur le report de la publication des chiffres du chômage issus de l’enquête emploi 2006. Le troisième chapitre commente l’évolution du marché de l’immobilier et dessine les pistes d’évolution envisageables. Les chapitres 4 et 5 sont consacrés à des questions démographiques. L’un résume et tire les enseignements des modifications de projections démographiques dans les pays de l’union européenne à l’horizon 2050, montrant qu’elles sont de meilleures augure en matière de dynamisme économique, quoiqu’il ne faille pas s’attendre à des miracles à l’aune de ces nouvelles informations. L’autre porte sur le lien entre démographie et protection sociale en France. Il explique les raisons de la révision des projections démographiques et montre qu’elles devraient induire une évolution nette des dépenses de protection sociale significativement plus favorable que ce qui avait pu être craint dans les précédentes évaluations.
Globalement, ce livre est donc un tableau de bord intéressant. Et pour ceux qui voudraient sortir de l’hexagone, je rappelle l’existence de l’économie mondiale.
▲ Collectif, OFCE, L’économie française 2008. , La découverte, 2007 (8,50 €)