L’illusion économique
Emmanuel Todd (1998) ▼
Aïe… J’ai pas aimé le livre. Mais alors, pas du tout… Et pourtant, je l’ai ouvert sans préjugés. Je vais essayer de faire court. Todd n’est pas économiste de formation. Il est historien. Comme beaucoup de gens, il reproche à la science économique son caractère atemporel, ahistorique. Soit, dans certains cas, c’est effectivement un problème. Mais que propose-t-il en échange ? Là, ça se gâte.
Son bouquin est un espèce de meli melo entre économie, politique, sociologie, anthropologie et histoire. Parfois, ce type d’ouvrage est intéressant parce qu’il offre une perspective générale, un schéma méthodologique différent et formule des critiques pertinentes. Mais là… non. Pas moyen de suivre la logique de l’auteur sans se donner mal à la tête. A mi-chemin entre un pamphlet et un essai, le livre n’est ni l’un ni l’autre au final. Je n’ai rien contre les propos virulents. Mais quand on mélange allègrement les genres, qu’au beau milieu d’une analyse se glisse une sale remarque complètement déplacée sur les fadas de Maastricht ou les économistes dans leur tour d’ivoire, j’ai envie de fermer le bouquin. Ensuite, Todd est un paresseux. Etre un paresseux, ce n’est pas grave. En revanche, faire payer les gens pour lire les résultats de cette paresse, c’est encore autre chose. Tant pis pour les gens, personne ne les a forcés. L’économie, pour Todd, s’est arrêtée à Keynes, au théorème HOS, et avant, il y a eu List. Bref, l’auteur oublie que l’interdisciplinarité, c’est du boulot costaud, que pour en faire, il faut maîtriser réellement les différentes disciplines ou alors bosser à plusieurs dessus. On rencontre des clichés, parfois des contresens ou des ommissions importantes. La façon d’utiliser la théorie économique est douteuse.
Reste qu’il y a bien une thèse centrale dans le livre : les structures et performances économiques des nations dépendent profondément de la structure anthropologique familiale dominante (souche ou nucléaire). On peut en parler, effectivement. Weber nous a bien fait le coup pour l’éthique du protestantisme. Et il y a forcément du vrai là dedans. N’empêche. Donner à ce genre de considérations la place qui lui est attribuée dans le livre est vraisemblablement exagéré. En tout cas, tout ceci est bien mince pour parler d’une “illusion économique”
Son bouquin est un espèce de meli melo entre économie, politique, sociologie, anthropologie et histoire. Parfois, ce type d’ouvrage est intéressant parce qu’il offre une perspective générale, un schéma méthodologique différent et formule des critiques pertinentes. Mais là… non. Pas moyen de suivre la logique de l’auteur sans se donner mal à la tête. A mi-chemin entre un pamphlet et un essai, le livre n’est ni l’un ni l’autre au final. Je n’ai rien contre les propos virulents. Mais quand on mélange allègrement les genres, qu’au beau milieu d’une analyse se glisse une sale remarque complètement déplacée sur les fadas de Maastricht ou les économistes dans leur tour d’ivoire, j’ai envie de fermer le bouquin. Ensuite, Todd est un paresseux. Etre un paresseux, ce n’est pas grave. En revanche, faire payer les gens pour lire les résultats de cette paresse, c’est encore autre chose. Tant pis pour les gens, personne ne les a forcés. L’économie, pour Todd, s’est arrêtée à Keynes, au théorème HOS, et avant, il y a eu List. Bref, l’auteur oublie que l’interdisciplinarité, c’est du boulot costaud, que pour en faire, il faut maîtriser réellement les différentes disciplines ou alors bosser à plusieurs dessus. On rencontre des clichés, parfois des contresens ou des ommissions importantes. La façon d’utiliser la théorie économique est douteuse.
Reste qu’il y a bien une thèse centrale dans le livre : les structures et performances économiques des nations dépendent profondément de la structure anthropologique familiale dominante (souche ou nucléaire). On peut en parler, effectivement. Weber nous a bien fait le coup pour l’éthique du protestantisme. Et il y a forcément du vrai là dedans. N’empêche. Donner à ce genre de considérations la place qui lui est attribuée dans le livre est vraisemblablement exagéré. En tout cas, tout ceci est bien mince pour parler d’une “illusion économique”
▲ Emmanuel Todd, L’illusion économique. , Folio, 1998 (6,27 €)