Qu’appelle-t-on couramment “modèle HOS” ?
Rédacteur : Stéphane Ménia
À partir des années 1920, les économistes néoclassiques ont repris et amélioré le principe de l’avantage comparatif de Ricardo pour expliquer les fondements du commerce international.
Leur analyse s’est basée sur les dotations en facteurs de production. Pour eux, un pays se spécialise dans la production du bien qui nécessite le facteur qui est relativement le plus abondant sur son territoire. Ce qui signifie que si on dispose relativement plus de capital que de travail par rapport aux autres, alors on produira des biens riches en capital.
Dire que le capital est relativement plus abondant aux États Unis qu’en Espagne, c’est dire que le rapport entre la quantité de capital américain divisée par la quantité de travail américain est plus élevé que le rapport entre la quantité de capital espagnol et la quantité de travail espagnol (mais cela ne veut pas dire qu’il y a moins de travail aux États Unis qu’en Espagne).
Si le capital est relativement plus abondant aux États Unis, alors son prix relatif est plus faible qu’en Espagne, car il est moins rare. Il devient alors plus intéressant que les États Unis produisent les biens riches en capital et laissent l’Espagne produire les biens riches en travail. En effet, les États Unis vendront alors moins cher aux espagnols des produits qu’ils payaient plus chers avant et inversement, les espagnols vendront moins cher aux américains des produits qu’ils payaient plus chers avant.
Mais la spécialisation n’est pas totale. En effet, lorsque l’économie se spécialise et que les échanges se développent, la production du bien riche en facteur abondant augmente. Donc la demande pour le facteur abondant augmente aussi, ce qui accroît son prix relatif. Donc, le prix relatif du facteur relativement rare diminue. Si ce prix diminue, alors la production du bien riche en facteur rare est partiellement soutenue. De sorte que finalement, l’économie produit les deux biens, mais surtout celui qui utilise le plus le facteur abondant.
Au niveau mondial, le prix des facteurs va tendre à s’égaliser. En effet, au début, le capital a un prix relatif élevé en Espagne et faible aux États Unis. Comme après la spécialisation, sa demande augmente aux États Unis et diminue en Espagne, il augmente en Espagne et diminue aux États Unis. Le prix relatif du travail évolue en sens inverse dans les deux pays. Les prix ont tendance à se rapprocher.
En résumé :
– les pays on tendance à se spécialiser dans la production du bien contenant relativement plus de facteur abondant;
– cette spécialisation n’est généralement pas complète, la multiproduction subsiste;
– les prix relatifs des différents facteurs ont tendance à se rapprocher dans les différents pays;
– les pays ont intérêt à échanger sur la base des avantages comparatifs, comme chez Ricardo.
Bien que construit à partir de diverses contributions, cet ensemble de résultat est souvent présenté sous le nom de “modèle Heckscher – Ohlin – Samuelson” ou “modèle HOS”.