10 ou 12 mois ?

Samuel Laurent, dans un bon article (comme toujours) sur le temps de travail des enseignants, évoque la question de l’annualisation des salaires :

« Il existe en revanche un mythe qui a la vie dure, celui des enseignants qui seraient payés sur dix mois, étalés sur douze. Il remonterait à la fin des années 1940, est très difficile à prouver. Et la plupart des syndicats n’y accordent pas foi, et expliquent que le décret de 1948, qui fixe la rémunération des fonctionnaires, n’en fait aucunement mention. »

J’avoue que c’était un peu mon optique jusqu’à récemment. Comme toute légende urbaine, elle faisait sens dans une certaine mesure. Mais comme toute légende urbaine, les preuves évidentes de sa réalité manquaient. Néanmoins, par hasard, j’ai eu sous les yeux il y a deux ans le récapitulatif de rémunération annuelle d’un collègue en mi-temps annualisé (qui avait fait cours la moitié de l’année et était parti vers d’autres cieux le reste de l’année). Sa rémunération était établie sur la base de cinq mois de travail et non pas six. Ce qui laisse supposer qu’il y a bien une rémunération sur dix mois, étalée sur douze mois.

Visiblement, donc, aucun texte ne le mentionne. Mais si l’éducation nationale réalise ses calculs sur cette base, que penser ?

Notez au passage que cela n’arrangerait personne : ni les profs qui devraient reconnaître qu’ils ne sont pas si mal payés ; ni ceux qui considèrent qu’ils ne bossent pas assez, qui seraient bien obligés de constater que les enseignants sont soumis à deux mois de chômage technique annuellement que leurs critiques assimilent à des survacances…